Cinéma en pleine nature

Une projection Grandeur Nature, c’est avant tout une expérience sensorielle :  Nous déplaçons des films de la salle de cinéma vers un écrin de nature, du canapé vers une clairière. Là, le ciel étoilé du cinéma se prolonge au-delà de l’écran, le vent dans les cheveux du héros vient caresser nos visages, les bruissements de la forêt alentour se fondent dans ceux du film. 

« Un autre regard sur la Nature » est notre maxime/devise depuis le début de l’aventure du festival en 2004. Pour autant, il s’agit moins de proposer des films « sur la Nature », que des films qui interrogent notre place d’humain sur la planète ou sur un territoire particulier. 

Que ce soit des documentaires nous éclairant sur les grands enjeux contemporains, des films d’artistes plus exigeants aux esthétiques différentes, des long-métrages d’animation pour petits et grands, tous nous offrent ces moments de contemplation et de questionnement essentiels. Ils résonnent d’autant plus fort qu’ils sont partagés collectivement au milieu d’un magnifique paysage.

Dès ses débuts dans les vallées du Queyras en 2004, le festival Grandeur Nature a articulé sa programmation cinématographique autour de la formule « Un autre regard sur la Nature ». Au fil de ses 6 éditions alpines, ce sont des films venus de France, des États-Unis, d’Irak, du Kazakhstan, du Congo, du Népal, d’Inde, de Mongolie, de Russie, de Chine … qui ont illuminé ces montagnes.

Bien que déjà très conscients et engagés sur les enjeux climatiques, cette sélection de longs-métrages était très axée sur l’émerveillement et la contemplation des espaces naturels ; ils trouvaient un écho très fort au sein de l’écrin montagneux du Queyras. En s’implantant au pied du Ventoux dans la vallée du Toulourenc, les paysages et le public changent. 

Heure est venue pour le festival de cinéma de se renouveler sans pour autant renier ses fondamentaux : l’urgence climatique et la relation de l’homme à son environnement:
Des hautes montagnes, nous passons aux clairières,
Des marmottes, nous changeons pour les cigales,
D’un public de touristes de passage, nous nous adressons aux habitants de la vallée et aux touristes réguliers. 

Il y a là de quoi nouer une relation sur le long terme. C’est pourquoi, nous devons maintenant envisager l’esthétique de notre programmation sur plusieurs années.  Ainsi, les éditions 2021 et 2022 sont l’occasion de présenter notre travail, notre esthétique, nos intentions. C’est une phase d’apprivoisement et de découverte avec le public où nous l’invitons à nous faire confiance, à partir en voyage avec nous. Nous nous appuyons sur des films renommés et abordables pour inviter les spectateurs à revenir sur d’autres films plus exigeants mais moins connus.

Notre intention pour les prochaines éditions est de réduire la programmation des films « locomotives » pour devenir un festival plus en pointe cinématographiquement et de rester au plus proche de la thématique de la  relation Homme/Nature qui nous occupe.

Nous continuerons à aller chercher des films dans tous les pays pour que toutes les vallées du monde se déversent dans le Toulourenc et que nous tous prenions conscience que ces problématiques sont mondiales. Néanmoins, un point ne changera pas. Nous ne serons pas un festival compétitif. Les enjeux sont trop importants pour y mettre de la rivalité. 

La connexion entre cinéma et nature doit toujours rester pour nous un moment d’échange et de partage. 

Bienvenue au festival Grandeur Nature !