Résidence GN 2023

HELENA MALAK
// Réalisatrice et Artiste Plasticienne //
Triptyque sonore

Aux Beaux-arts de Marseille, puis en Master de cinéma documentaire, Helena Malak développe un désir pour la narration en se consacrant à la photographie argentique, au film et à l’écriture. A mi-chemin entre poésie et réalité, elle se plait à mêler fiction et autobiographie, et à mettre en scène des « enquêtes relationnelles ».

En tissant des liens et en glanant des images et des sons, elle s’intéresse à la mémoire individuelle et collective, à l’acte de création et de résistance ou encore à la transmission orale et à celle des savoir-faire.

En collaboration avec Grandeur Nature, Helena Malak est en cours de réalisation d’un triptyque sonore dans trois villages de France. Dans le premier chapitre, un documentaire sonore nommé  » Mémoire Vive », elle questionne les habitants de Puy-Saint-André sur leur relation à la mort et à ceux qui traversent le territoire.

Quels rites résistent à la modernité ? 
Quels récits partagent Puy-Saint André, Serres et Savoillans ? 

Documentaire sonore réalisé par Helena Malak dans le cadre de la résidence Rouvrir le Monde // Eté culturel des Transhumances Artistiques à Puy-Saint-André 2022 et soutenu par Grandeur Nature.

Ce travail sonore est présenté sur le sentier d’art de Puy-Saint-André. Il s’écoute à partir d’un Qr code déposé dans une boîte, à l’intérieur d’un espace de recueillement crée par l’artiste.
Mémoire neuve. Puy Saint André, 2022.
Ensemble de stèles de schiste gravées et documentaire sonore de création.
Je pars à la rencontre des images, des sons, et des voix qui habitent le village de Puy Saint André.
Ensemble on évoque les oubliés de la montagne, les gestes autrefois répétés, ce qui pousse après l’absence.
Je grave contre l’amnésie d’un paysage traversé par la solitude, par la disparition, par l’exil..

On se souvient dans le son,
dans le schiste de la mine,
friable,
pareil à nos mémoires.

Merci aux habitants de Puy-Saint-André et tout particulièrement à René, Aline, Martin, Guilaine, Wolfram et Yan, qui m’ont fait confiance.
Merci également à la Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme, qui m’a permis d’utiliser deux sons de sa collection dont « Emile Escalle : ‘Passez par la fenêtre, galant si vous m’aimez’  » numéro 675-34 enregistré par Jean-Paul Dumas et « C’est nous les gars de la marine instrumental » enregistré par Olivier Richaume et Valérie Pasturel.

Instagram Helena Malak


JEAN-FRANCOIS MARC
// Artiste Plasticien //
Installation « Abime lumineuse »

« Jean François Marc est un artiste de la catégorie lutin.
Janus au multiple visage, l’artiste lutin se caractérise de trois façons essentielles :
1. c’est un voyou puisqu’il ne suit pas les règles des Académies, fussent-elles officielles, marchandes, ringardes, branchées ou séductrices.
2. c’est un inclassable polymorphe puisqu’il pratique aussi bien la sculpture que l’art de rue, la vidéo que le dessin, le théâtre que l’installation, la quête du voisinage que celle du cosmopolitisme. Je me souviens d’un parachute ouvert avec colonnes grecques, Porte de brandebourg, à Berlin. Je me souviens, sur une pique, d’une tête coupée de roi, à Barcelone. Je sais qu’il a sévi artistiquement à Abomey et il connaît les noms des chats de tous ses voisins
-3 c’est un artiste libre parce qu’il est beaucoup plus préoccupé à chercher qu’à posséder, parce qu’il doute plus qu’il n’affirme, parce qu’il est beaucoup plus plein de liberté souriante que de triste conformisme ».

– Jean –Louis Marcos

« le Symbolique », « l’Imaginaire », « le Réel »
Mon travail se concentre malgré les effets de style, sur la narration graphique, très inspiré par le 9eme art , la bande dessinée, je tente de raconter une histoire de forme patrimoniale ou fictive en interaction avec un publique dans un environnement et une situation donnée .
J’utilise des symboles, des icônes, des signes, des indices qui permettent aux regardant d’avoir une lecture unique et commune.
Unique : observateur au moment où il regarde est chargé de son passé, de ses acquis culturels, sociaux, avec sa propre personnalité.
Commune : le contexte et l’objet sont identique pour chaque spectateur

Le symbole entretient avec ce qu’il représente une relation de convention.
L’indice est un signe qui exprime quelque chose de différent de ce qu’il représente réellement mais qui a cependant avec lui une relation causale ou une contiguïté physique.
L’icône est un signe dont la face perceptible entretient une relation d’analogie avec ce qu’il représente.

Installation « Abime lumineuse »

Notre savoir est construit, de nos expériences (bonnes ou mauvaise ), de nos apprentissages (bons ou mauvais ), de nos cauchemars ou de nos rêves.

Ce projet est d’ordre symbolique et onirique.
Ombre/ puits/ lumière /échelle
Le puits voie de communication entre l’abime et le ciel, symbole de l’abondance, du secret, porte d’accès à des mondes inconnus (consciente et inconsciente)

« En réalité, nous ne savons rien, car la vérité est au fond du puits. »
Démocrite

L’échelle permet de quitter notre monde et d’accéder à d’autres réalités. En prenant de l’altitude, on change de perspective.

« L’homme sait que le monde n’est pas à l’échelle humaine ; et il voudrait qu’il le fût. » – André Malraux

Dimensions 600 cm x 200 CM
Bambou, terre, paille, chaux , ciment blanc, fer à béton


ALAIN BERNEGGER
// Landartiste //
Installation « Les Porte-graines »

Je considère la nature comme un grand maître dans l’art d’éduquer à la beauté et au silence intérieur. Le répertoire des formes qu’elle propose est toujours varié et parfaitement architecturé. Travailler avec ce répertoire m’oblige à observer le rythme, la construction et l’élan de n’importe quelle fleur, tige ou graine… L’épuration, la simplicité ne sont jamais gratuites, elles obéissent à la règle de l’efficacité et servent en un sens le dessein de la nature, celui de donner la forme la plus aboutie et la plus artistique. Pris dans ce dessein, l’homme donne sens à ses propres réalisations à travers des gestes séculaires nécessaires à sa survie.

Je crée depuis de nombreuses années avec les matériaux naturels de la région. La vallée du Toulourenc fait partie de mes lieux de prédilection. Pour moi la pierre et le bois qu’on y trouve restent des supports d’interventions intéressantes qui pourront correspondre à la nature du projet à Savoillans.

Lorsque je crée des installations in situ, mon intention première est de m’imprégner du lieu et de créer ensuite des volumes en symbiose avec l’environnement tant par leurs formes que par les matériaux utilisés. Dans le cadre d’un projet en Transhumances entre le Ventoux et le Briançonnais, le thème développé dans les deux lieux est en correspondance avec le cycle de la graine : sa forme originelle, sa migration et sa germination.

Le Projet Porte-graines à Savoillans

En relation avec le processus naturel d’anémochorie, ces sculptures rappellent le mode de dissémination par le vent de la majorité des espèces végétales, et surtout des arbres en raison de leur taille. Les graines poussières, diaspores, plumeuses ou ailées migrent parfois sur de longues distances grâce à leurs samares, sorte d’ailes membraneuses.

Ces trois Porte-graines en pin écorcé sont composés d’une gousse centrale et de structures de bois latéraux disposées en rayons. Les gousses centrales contiennent des graines-soleil symboliquement prêtes à s’envoler grâce aux ailettes latérales -les samares- bordant les gousses et permettant une dispersion éolienne.

La « couture » des ailettes rappelle les attaches en corde des ailes des moulins qui dans ces régions ventées de Provence, étaient construits sur les collines pour presser les olives et moudre l’épeautre.
Le vent, médiateur de ces migrations, pousse les graines par-dessus la vallée du Toulourenc vers la vallée de la Durance, là où elles germeront et développeront tout leur potentiel.

Facebook Alain Bernegger